Sony Pictures va piéger les films piratés pour mettre un terme aux fuites

Victime d’un piratage à l’envergure peu commune, Sony Pictures semble être plus que déterminé à mettre un terme à la diffusion de ses fichiers sur le Net. En effet, la filiale du groupe japonais orchestrerait elle-même plusieurs opérations de piratage afin d’empêcher le partage de documents sensibles…

 

 

L’information est révélée par le site Re/Code, qui évoque des sources « en connaissance directe du dossier ». Selon celles-ci, Sony Pictures s’appuierait sur les datacenters asiatiques d’Amazon utilisés pour fournir les services cloud du marchand afin de mener une attaque par déni de service sur les sites proposant de télécharger des données issues du récent piratage dont la compagnie a été victime. Et ce ne serait pas tout : le Japonais s’attèlerait également à décourager les curieux en diffusant des copies piégées des fichiers volés.

Rappelons que Sony Pictures a toutes les raisons de chercher à mettre un terme à ces fuites. Outre des films encore inédits, la centaine de To de données volées contenait aussi de nombreux documents personnels d’employés et d’acteurs, des rapports financiers, ou encore des accords confidentiels. Si la diffusion de ces informations a d’ores et déjà occasionné quelques grincements de dents, le Japonais se doit de limiter les dégâts, d’autant que tout ce butin numérique n’est pas encore disponible sur le Web. La méthode, toutefois, peut laisser perplexe.

Cependant, ce n’est pas la première fois qu’un poids lourd des médias combat le feu par le feu. En 2007, plusieurs firmes, dont Sony Pictures mais aussi Universal, EMI, Paramount ou encore Ubisoft avaient été pointées du doigt pour avoir eu recours aux services de MediaDefender, dont les tactiques anti-piratage étaient fort décriées. En effet, ce spécialiste de la défense des intérêts des producteurs de médias pratiquait déjà la diffusion de faux fichiers afin de rendre le piratage franchement laborieux — sans compter qu’il s’était particulièrement illustré par un litige avec The Pirate Bay, qui l’accusait, non sans preuve, d’avoir orchestré une attaque en bonne et due forme contre ses serveurs.

 

Mais revenons-en à l’affaire qui nous occupe. Pour l’heure, les spécialistes qui se penchent sur le cas de Sony Pictures sont unanimes : il s’agit d’une attaque sophistiquée, qui aurait sans l’ombre d’un doute fonctionné contre une vaste majorité de systèmes. Son origine, toutefois, demeure à confirmer. Bien que les regards se soient d’emblée tournés vers la Corée du Nord, et bien que les pirates aient explicitement demandé l’annulation du film The Interview, qui met en scène l’assassinat de Kim Jong-un par deux journalistes plutôt limités, le régime nie avoir avoir entrepris une quelconque action à l’encontre de Sony Pictures au-delà de ses sommations de renoncer au long-métrage. Une autre piste, de plus, a fait son apparition : une des salves de leaks (fuites) a été orchestrée depuis le très chic hôtel St. Regis, à Bangkok. De quoi s’interroger sur la véritable identité des curieusement vindicatifs Guardians of Peace.

 

 

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Source : http://www.lesnumeriques.com/sony-pictures-mene-attaque-ddos-pour-mettre-terme-fuites-n37601.html

Par Johann Breton

 

 

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